Bienvenue mes amis, voici le premier opus d'une saga qui je l'espère perdurera aussi longtemp que possible !
Julien et Yohan ne savent pas quoi faire. Ils sont assis sur ce banc depuis
plusieurs heures, s’occupant à se remémorer les plus belles bagarres, les plus
belles soirées. Sans oublier de commenter les diverses femelles qui croisent au
large de ce banc. Il faisait particulièrement beau aujourd’hui et ne rien faire
rendait la situation plus frustrante encore que si le soleil n’avait pas été au
rendez-vous.
Le banc était situé en plein milieu de la cité, juste à coté des jeux pour
enfants. Le banc avait souffert. De la peinture manquait ça et la, certaines
pièces en bois n’étaient même plus là. On voyait dépasser quelques clous. La
couleur du banc était devenue indescriptible, recouverte d’une couche de saleté
qui avait du être déposée par hasard par quelques ivrognes titubants la
bouteille à la main. La
cité, elle, venait d’être refaite à neuf, elle semblait plus gaie. Même si les
deux compères savaient bien que ce n’était que de la poudre aux yeux. En effet
ils avaient assisté à l’ensemble des travaux depuis ce même banc et se
lamentaient sur l’état intérieur des appartements que nul n’était prêt à
refaire à neuf à grands frais. Ils critiquaient tout ce qui se présentait à
eux. Ils déblatéraient sur le gardien, le chien de la voisine, les filles au
tempérament indécent, la couleur des graviers. C’était de vraies commères.
Non loin de là, Fabiozo est à la recherche de chit. Comme à son habitude il
n’avait que des tickets restaurants à proposer en échange d’un peu de matos.
Dieu sait que peu de dealer acceptent ce moyen de paiement. Seules les espèces
sonnantes et trébuchantes pourraient faire l’affaire. Il s’agissait maintenant
de trouver quelqu’un pour échanger ses tickets contre de l’argent. Il aperçoit
le grand Julien depuis l’autre bout du square et s’approche :
-« Wesh, bien ou quoi ? »
-« Wesh Beufa, alors quoi de neuf, tu t ‘est lavé cette
semaine ? »
-« Ca te dirait 20 euros de ticket resto contre 10 euros ? »
-“ T’as encore demandé à ta mère des tickets pour manger, mais tu veux
fumer !»
-« Allez s’teuplait »
Julien esquisse un sourire en coin :
-« D’accord mais contre 30 euros de tickets »
-« Et t’as les sous sur toi ? » demanda Fabiozo.
-« Ouais c’est bon, t’inquiète, ils sont là. »
-« On fait affaire alors ! »
C’est ainsi que Fabiozo se remit en quête de dealer et disparu du paysage,
pour le moment en tout cas.
Chapitre 1 :
Il fait nuit. Mario est au bord de l’autoroute. Il grimpe la pente et se
retrouve accolé au mur antibruit. Il est ici pour finir la fresque qu’il avait
commencée la nuit dernière. La veille il avait eu quelques désagréments avec
les forces de l’ordre et avait été contraint d’abandonner son forfait afin
d’éviter une nuit au poste. Il sort tout son matériel, vérifie les caps, agite
ses bombes, enfile ses gants tout cela de manière méticuleuse. Il commence à
peindre. Petit à petit des couleurs naissent des formes, des formes naissent
des lettres et des lettres naissent un mot. Bien que l’on soit en pleine nuit,
la lumière de la lune permet de distinguer le rouge et le violet, et c’est
magnifique. Ce garçon à du talent, et il le sait. Le graff, c’est une véritable
passion pour Mario. C’est son moyen à lui de souffler et d’oublier ses
problèmes.
La deuxième couche de peinture est en train de sécher, il fume sa cigarette
histoire de prendre une pause bien méritée. L’aube approche, il doit partir. Il
se dit qu’il terminera demain ou peut-être ce soir. Mario travaille à IKEA. Il
fait un contrat 15 heures en caisse. Ce n’est pas un super travail, mais ça
paie les factures.
Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, il doit s’entretenir avec
la DRH à propos de l’incident de la semaine dernière. Il est un peu effrayé
mais il n’y parait pas sur son visage. Il avance dans les bureaux d’IKEA. Pas à
pas il avance dans ce long couloir. Des portes en quinconce avec derrière
chacune des cadres et des petits managers. La lumière qui émane des néons est
apaisante. Elle lui rappelle son séjour à la montagne. Le lino
couine sous ses pas qui le rapprochent inexorablement de l’entrevue, tel le tic
tac d’une horloge.
C’est la première fois qu’il voit la direction des ressources humaines. Il
s’arrête devant la porte du Bureau en question et se remémore une dernière fois
ce qu’il va dire. Il entre et sur la proposition de la DRH s’installe sur une
chaise autour de la table.
La conversation débute :
-« Monsieur Ogard, bonjour. »
-« Bonjour »
-« Nous sommes ici pour parler des événements de la semaine dernière,
c’est grave, vous risquez d’être renvoyé »
-« Tout à fait. »
-« On m’a dit que vous vous étiez énervé en présence d’autres
collègues. Vous avez proféré des insultes à l’encontre de Maurice Elbert, votre
manager. Vous avez aussi tenté de dégrader votre lieu de travail en martelant
le mur de coup de poings. Que pouvez vous me dire à ce sujet »
-« J’était vraiment remonté contre Maurice. Il harcèle ma
copine. Elle a tenté de se suicider la semaine dernière. Elle dit que
c’est à cause de lui.» Les larmes lui montent aux yeux. Il s’étouffe dans ses
mots
-« Je comprend. Mais nous n’avons jamais eu de problème contre
Maurice. Avez-vous des preuves ? »Maxime reprend son souffle :
-« Pas encore, mais j’y travaille. J’ai demandé à certains collègues
de me faire des attestations. »
-« Donc pour le moment, vous n’avez rien de concret ? »
Médusé, maxime répond que non.
-« Dans ces conditions je ne peux rien faire pour vous, c’est sa
parole contre la votre, vous comprenez ? »
Maxime la
dévisageât. Il ne comprenait pas la manière de penser de
cette femme.
C’est l’air ahuri que la
DRH vu Mario sortir du bureau, les poings et les dents
serrées
Sujet: Histoire 
Ven 10 Aoû - 17:56
